mardi 7 avril 2009

Autarcie

Une grand interrogation s’est imposée à moi il y a quelques jours. Surfant tranquillement après une journée bien remplie, je suis tombée sur un chiffre plutôt inquiétant : désormais, plus de 50% de la population mondiale vivrait en ville. Or, imaginons un instant qu’il y ai une bonne vieille famine digne du XVIIIe, que ferait tout ce monde ? N’ayant aucune terre cultivable, aucune bête à abattre, je ne pense pas qu’ils iraient très loin bien que, je vous l’accorde, l’idée d’une pénurie de toutes les denrées alimentaires est pour l’instant du domaine du lointain. Quoique certains affirment le contraire. Quand même…l’idée d’autarcie, au minimum alimentaire et au mieux totale, n’est-elle tout de même pas plus sécuritaire ? J’ai fait un petit sondage autour de moi et une personne (merci pôpa !! :D) m’a donnée une réponse plutôt convaincante à ma question : mais pourquoi la société ne réalise-t-elle pas que chaque individu devrait plus se prendre en charge lui-même pour sa propre stabilité ? Ca demande beaucoup de travail. Certes, mais encore ? Il y a beaucoup de gens à notre époque qui travaillent inutilement sur beaucoup de choses ; prenons par exemple une simple pomme bio du pays dans un échoppe d’un grand magasin. Il y a, hormis les gens utiles (cultivateurs), tout ceux qui ont travaillé sur les lois définissant une culture biologique, ceux ont créé l’étiquette, ceux qui l’ont emballée, le ou les camionneur(s) qui l’a/ont emportée direction le centre commercial … tout une troupe qui n’aurait plus qu’à se tourner les pouces si personne n’achetait la pomme en question, préférant s’occuper d’un pommier fraîchement mis en terre dans le coin du jardin. La société a besoin d’occuper tout ce monde, elle ne va donc pas prôner l’autarcie.

En parlant d’autarcie, cela fait un petit moment que
je m’y intéresse. Non seulement à l’autarcie alimentaire, mais aussi énergétique. Et comme tout commencement dans de nouveaux horizons, des lectures s’imposaient ! Non seulement les sites Internet, mais aussi les livres bien sûr. Un en particulier a retenu mon attention car il survolait un peu tout ce qu’il y a à faire lorsqu’on souhaite être autonome, sans trop approfondir, allant des panneaux solaires à l’élevage ainsi que quelques astuces de conservation: « Vivre Bio », d’A. et G. Bridgewater. C’est un bon livre qui pose de vraies questions, malgré un petit manque de « vraie théorie » ; il faut, pour en savoir plus, consulter d’autres livres.


"Spring V", by Moyrah

L’autarcie alimentaire totale ou partielle nécessite tout d’abord de posséder une terre, plus ou moins grande il en va de soi. Même les citadins peuvent le faire ! Il existe, certes à peu d’endroits, des petites parcelles à louer. Parfois même, certains appartements contiennent dans leur bail un petit terrain dans un parc adjacent. Vous n’en avez pas, dans ce cas allez râler auprès de votre commune pour qu’elle soit plus verte. Je vous en remercie d’avance. :) J’ajoute que vous pouvez, dans les cas extrêmes, transformer votre balcon en agréable paradis de verdure, de nombreuses solutions sont possibles. Il y a toutefois un dilemme : jamais vous ne pourrez être totalement autonomes si vous ne consacrez pas toute votre semaine, abandonnant ainsi votre travail actuel, pour cultiver vos champs. De plus, à moins d’être une véritable communauté écologique, je doute que vous puissiez produire les graines nécessaires à l’alimentation des animaux de vos élevages. Ensuite, il faut apprendre à cultiver, pour ne pas « se louper » et ainsi gâcher votre projet de manger dans les mois à venir. Et là, expérience faite, je vous assure que c’est la partie la plus compliquée. Et encore faut-il avoir la main verte pour les semis…mais bon, un excellent guide devrait vous sauver la vie, ou du moins celles de vos plantes. Je vous conseille le Guide Clause ; celui que je possède appartenait à mon arrière-grand-mère, mais j’ai vérifié, il existe toujours, en version re-éditée (et pensez aux antiquaires de livres, vive le recyclage !). Le mieux est, bien entendu, de cultiver « bio ». Pour notre planète, pour notre santé, pour nos vies, je pense sincèrement que les produits chimiques sont aberrants, forcer la nature n’étant de loin pas la solution contre les doryphores, les limaces et toute la petite bande grouillante d’ailleurs très utile à notre jardin. Là encore, renseignez-vous ! Et si les petites bouteilles colorées disposées en rang d’oignons sur une étagère vous manquent, je vous conseille les engrais fermentés maison.

L’autarcie énergétique quant à elle demande beaucoup moins de soin une fois les choses mises en place mais beaucoup d’argent.
Il y a une multitude de solutions : l’installation de cellules photovoltaïques, d’un réservoir de stockage d’eau de pluie ou d’une source, création d’un mur Trombe, … tout ceci ne demande que de la place et des moyens. Attention toutefois aux autorisations communales/cantonales !! Toutes ces démarches demandent beaucoup de patience.

Pour conclure, d’après mes observations, si une majorité adoptait un mode de vie plus ou moins autonome, il serait plus facile de l’être. Qu’une communauté partage un cheval de trait, des vaches et des champs, rendrait un vie confortable à tout ses membres qui, chacun de leur côté, ne pourraient assumer seuls toutes ces infrastructures.
Mais que faire des villes ? Les gens aiment s’entasser depuis la RI. Voici une citation…très juste, selon moi.

« Celui qui croit qu’une croissance exponentielle peut continuer indéfiniment dans un monde fini, est un fou… ou un économiste. »
Kenneth Boulding

Nous sommes trop nombreux à ne rien savoir réellement faire de nos mains. De plus, certains pourraient-ils supporter une vie sans climatisation ni magasins branchés ? Et supporter l’atroce vision d’un ver de terre barbotant avec bonheur au milieu des salades des prochains repas?

1 commentaire:

  1. Bravo! Cela fait tellement de bien de "lire des paroles" sensées!!!!!!!!!!

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