jeudi 27 août 2009

Baisse de la consommation d'eau, conséquences


« Depuis le début des années 1980, la consommation d’eau baisse dans l’ensemble des pays d’Europe occidentale. En France, la société Lyonnaise des eaux, par la voix de son délégué à l’environnement, annonce en 2008 une baisse de la consommation de 1 à 2% par an. L’ensemble de la consommation de la Suisse en moyenne par jour, tenant compte des usages industriels et ménagers, équivalait à 500 litres par habitant en 1981, et elle a passé à 400 litres en 200. A elle seule la consommation des ménages a diminué de 20 litres, passant de 180 à 160 litres par habitant et par jour (SSIG, 2008). S’y ajoute le processus de désindustrialisation, facteur primordial de la baisse. C’est en Allemagne que cette tendance pose le plus de problèmes, dans les agglomérations urbaines en décroissance industrielles et démographique –ce que les Anglo-Saxons appellent shrinking cities, les villes qui rétrécissent. La chute de la consommation d’eau potable pose de graves problèmes de maintenance des réseaux (selon une dirigeante de l’Association des industries allemandes de l’énergie et des eaux s’exprimant en 2008 à l’Institut d’urbanisme de Grenoble). Cette évolution affecte particulièrement les nouveaux Länder de l’Est. En effet, les débits plus faibles dans les conduites ralentissent le temps d’écoulement de l’eau et favorisent la prolifération des germes dans l’eau potable, la corrosion est plus rapide et l’efficacité des stations d’épuration est telle que les recettes ne permettent plus de couvrir les coûts. Les hausses sont inacceptables pour les usagers. Les coûts de restructuration du service et de démantèlement des conduites anciennes et surdimensionnées imposent de faire appel à de nouvelles aides publiques. La baisse de la consommation d’eau, bénéfique pour l’environnement, ne touche pas avec la même ampleur les villes suisses, mais les distributeurs se trouvent aussi confrontés à des problèmes de surdimensionnement. La durabilité des systèmes techniques peut poser problème. La tendance risque fort de se prolonger car des économies d’eau doivent être encore réalisées. L’augmentation des prix ne fait qu’accentuer le cycle de baisse de la consommation. »

Géraldine Pflieger, « L’eau des villes, Aux sour
ces des empires municipaux », collection Le Savoir Suisse, Presses polytechniques et universitaires romandes, pp.83-85.
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En tombant à l'instant sur ce passage dans un livre (que je recommande d'ailleurs!), je me suis dite que certes, énormément de gens militaient pour la baisse de la consommation de l'eau, mais que peu de personnes dans le grand public n'ignoraient pas les conséquences. Alors, j'en suis certaine, les petits poissons que se seraient noyés en amont de la Sarine dans 50 ans nous remercierons un jour, mais en attendant... quel prix êtes-vous prêts à payer pour avoir "l'eau et le gaz à tous les étages"?
Personnellement, je suis totalement pour la baisse de toute matière première qui puisse exister sur la planète, mais je me doute que certains pèseront le pour ou le contre avant de continuer à s'enfoncer. Déjà, les sociétés industrielles responsables des eaux grincent et font grincer des dents leurs consommateurs lors
qu'elles doivent envoyer une lettre type d'augmentation de tarifs (Nous vous avons été fidèles pendant 10 ans, sans augmenter, ou peu, nos prix... mais vous devez comprendre que...). Alors que faire? Risquer d'exclure une partie de la population car les prix sont trop élevés? Ou satisfaire une exigence écologique et pleine de bon sens?



© 2009 Moyrah

Trouver une réponse à ces questions demanderait de connaître tous les paramètres, et d'avoir une grande capacité de jugement sans impliquer ses convictions ou ses bénéfices personnels. Et je doute même qu'il y ai une réponse qui convainc tout le monde. En revanche, je sais que quelqu'un dont la consommation en eau est autonome du système de raccordement ne sera impliquée que très peu dans les conflits à venir. :)
Bon, je vous ramène encore et toujours cette histoire d'autarcie que nous ne parviendrons jamais à obtenir totalement, ou du moins tant que les financements accordés ou les reventes d'électricité ne seront pas plus élevés, ou que nous n'aurons pas gagné à l'EuroMillion. Mais c'est beau de rêver, non? Ca n'apporte, je vous l'accorde, que de belles histoires mais ça donne aussi quelques idées. Saviez-vous qu'en Belgique les permis de construire n'étaient accordé qu'à condition que la construction intègre une citerne de récupération de l'eau de pluie? Remarquez, cela diminue d'autant plus la quantité disponible dans le sol, puisque notre cher Homo cretinus la boit avant qu'elle n'atteigne le sol!
Non, décidément, la question de l'eau est une question trop compliquée, même si je pense que ça vaut la peine qu'on y réfléchisse. A bientôt!

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