"On peut lire sur le site internet du canton du Valais qu'un loup a été abattu jeudi, dans le Val d’Illiez.
Pro Natura s'indigne qu'il ait fallu, une fois de plus, en arriver à une telle extrémité. La Suisse, dix
ans après la réapparition du loup sur son territoire, n'a toujours pas appris à revivre avec de cet
animal sauvage protégé et à prendre les mesures préventives qui s'imposent. Notre pays réaffirme,
une fois de plus, sa triste réputation de champion d'Europe de l’élimination du loup.
Malgré le tir de l'animal, Pro Natura et le WWF Suisse déposeront un recours contre les trois
autorisations de tir et feront vérifier les décisions prises à l'encontre du loup. Dans le cas du loup du
Val d’Illiez, la vie de l'animal n'a pas pu être sauvée, l'effet suspensif ayant été retiré aux recours.
Davantage d'informations concernant nos différents recours sont à votre disposition sur
http://www.pronatura.ch/content/data/090819_MC_Rekurs%20Wolf.pdf "
Ainsi, un problème récurrent revient plusieurs fois par année hanter les médias: faut-il abattre les loups, ou une partie d'entre-eux qui s'attaqueraient aux troupeaux sur notre territoire?
Ayant peu l'habitude d'être aussi radicale, je dirais immédiatement NON! Pourquoi, alors que les troupeaux ne sont pas surveillés dans les cas où un loup s'en prend à un/des mouton(s) faudrait-il punir le prédateur qui, tout comme l'humain, se sert de mouton comme nourriture?
Je me rappelle en particulier d'une anecdote présentant très bien le problème: une année un berger a été punis après avoir "oublié" son troupeau tout l'hiver dans les hautes montagnes. Tous les ovins sont bien sûr morts. Alors, dans ces conditions, comment peuvent-ils prétendre être attentifs à leurs bêtes? Comment osent-ils nous dire qu'en les lâchant dans les prés tout l'été et qu'en les récupérant en automne ils les surveillent étroitement?
Mais il existe bien heureusement un organisme de soutien qui propose aux bergers de les initier au gardiennage des troupeaux par les chiens (collies, bergers des pyrénées, ...). Et disons les choses franchement, pourquoi abattre une bête qui a faim pour simplifier la vie d'humains flemmards?
P.S.: un certain quiproquo pourrait apparaître; je n'accuse de loin pas tous les bergers d'être inattentifs. Et nous avons nous-mêmes des moutons à garder pendant l'été, je sais qu'on ne peut avoir 24/24 heures un oeil dessus. En revanche, certaines les laissent "au garage" dans les prés sans leur rendre visite de tout l'été, pensant les récupérer intacts à l'automne. Et ceci est intolérable.
Liens
- Evaluation de l'estivage ovin en fonction du retour du loup, un pdf d'une qualité remarquable à lire absolument pour tous les intéressés du système! Un extrait exprimant le fond de mon article:
Pour s’adapter à la présence des grands prédateurs, du loup en particulier, c’est-à-dire pour éviter des dégâts supplémentaires, il faudrait que tous les troupeaux de moutons à l’estivage soient gardés par un berger.
- Le retour du loup en Suisse, une excellente brochure éditée par ProNatura pour expliquer tous les paramètres du retour du loup en Suisse, ses agissements, les conséquences que sa présence implique et d'autres aspects de son retour.
- Aide aux bergers, un projet du WWF visant à ce que des bénévoles aident tout au long de la saison des bergers à garder leurs troupeaux. Ceux qui y participent ont l'intention de le faire eux au moins (ermffff....), alors aidons-les!
Ce n'est pas en éliminant des inconvénients, en l'occurrence la présence du loup, qu'on résoudra tout nos ennuis. La solution est de retrousser les manches, d'arrêter de se tourner les pouces et de se mettre enfin au boulot!
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