dimanche 26 avril 2009

Agriculture de proximité

Bonjour à tous ! En ce début de printemps, de retour dans le potager pour cultiver quelque chose de sain en réponse à ce que nous trouvons dans les supermarchés du coin, j’ai décidé de m’intéresser à quelque chose de fantastique : l’agriculture de proximité !
Le principe de base est très simple : des agriculteurs locaux vous livrent mensuellement un panier contenant des choses variées et bio ; il y a en principe le choix entre un panier végétarien ou carné. Et, bien sûr, il y a quelques dérives qui vous proposent par exemple de venir cueillir vous-même les fruits et légumes, un bon moyen pour les citadins de prendre l’air en somme !
Il n’y a, à mon sens, que du positif dans cette démarche : les produits sont locaux (la dépense pour le transport est quasi-nulle, surtout si vous vous approvisionnez dans votre canton), en général soumis à une agriculture biologique, frais et vous bénéficiez en plus d’un contact humain non négligeable avec la terre et ses habitants. Certes, les produits sont parfois un petit peu plus cher que dans le commerce…mais cela n’en vaut-il pas la peine ? De plus, un panier ne pourra pas subvenir à vos besoins pour un mois, vous en viendrez donc tout de même à vous approvisionner dans le commerce : votre budget n’y verra presque rien.
Vous avez décidé de vous lancer ? Voici quelques liens pour vous aider dans cette démarche :

- Liste des initiatives contractuelles d'Uniterre
- http://www.marchepaysan.ch/
- http://www.acpch.ch/
- http://www.bio-fr.ch/
- http://www.lesjardinsduflon.ch/
- http://www.cocagne.ch/

mercredi 15 avril 2009

Des poules s'invitent chez Frodon Sacquet

Depuis plusieurs mois maintenant, nous hésitons à acheter quelques poules pour notre consommation personnelle d’œufs. Certes, c’est une entreprise qui s’avère loin d’être rentable…mais nous pourrons assurer une vie décente à ces petits volatiles et nous aurons une compagnie supplémentaire que celle de deux chats et quelques moutons.

Depuis des mois, je me renseigne sur les différentes constructions possibles, bien décidée à ne pas acheter un poulailler aux prix exorbitants du commerce. Après un démontage plutôt infructueux de vieilles palettes (les morceaux restant nous serviront à autre chose), nous nous sommes tournées vers le torchis.

Technique datant du néolithique, elle utilise des matériaux locaux et recyclables indéfiniment. De quoi plaire à mon âme écologique ! Pour préparer une bonne construction en torchis, amalgame de terre limoneuse (10% à 30% d’argile, environ 10% de sable et près de 60% à 80% de silts qu’il faut filtrer grossièrement), de fibre (paille par exemple) et d’eau, il faut une bonne structure. Celle-ci est composée du squelette du futur bâtiment en grosses poutres définissant le haut des murs, les angles, les contours des portes et des fenêtres. Sur ces poutres seront cloués les bâtons plus petits en rangs serrés, qui serviront d’accroche au torchis. Il y aura ensuite successivement des couches : d’enduit (chaux aérienne, paillettes de lin, terre, sable) de 2 cm environ et de badigeon (chaux aérienne).

Mais nous avons eu un petit doute…comment une structure faite à base d’eau pourrait tenir des années (que dis-je, des siècles ! :) ) quand l’eau remonterait par capillarité ? Pour remédier à ce problème, nous pensons commencer notre construction avec un petit muret de presque un mètre de pierres locales.

Tout ce petit plan roulait tranquillement de la bosse jusqu’au jour où ma mère me demande « d’intégrer le bâtiment au paysage ». Elle ne voulait pas d’une structure dépassant de son jardin déjà fortement accidenté. Mon esprit imaginatif s’est tout de suite tourné vers les superbes illustrations de John Howe sur la Comté du Seigneur des Anneaux. Cherchant par tous les moyens à construire une structure semblable, je pense avoir trouvé une solution, à l’aide de la superbe demeure de Simon Dale.

Croquis réalisé à la va-vite

1: perchoir
2: pondoirs
3: toit végétal. Structure depuis l'intérieur: bâche-paille-bâche-terre-herbe
4: porte
5: mur de fond réalisé comme le toit: bâche-paille-bâche


Tout ceci n'est bien sûr qu'un avant-projet. Rien n'est sûr quant à sa réalisation...mais c'est en tout cas un bon moyen de masquer une structure petite comme un poulailler (~2m*1m). Écologique, quasiment gratuite.

Lien utiles:
- A Low Impact Woodland Home, oeuvres superbes. Jetez un coup d'oeil dans "Similar buildings", ça en vaut le détour
- Manuel scolaire sur le torchis, explications de base très claires.
- Tiez Breiz, association de réhabilitation de demeure ancienne. Ses fiches techniques sont précieuses!
- LA référence absolue en matière de...poulailler. A noter que je songe également à utiliser la même technique sortie tout droit du Moyen-Âge pour la clôture.

mardi 7 avril 2009

Autarcie

Une grand interrogation s’est imposée à moi il y a quelques jours. Surfant tranquillement après une journée bien remplie, je suis tombée sur un chiffre plutôt inquiétant : désormais, plus de 50% de la population mondiale vivrait en ville. Or, imaginons un instant qu’il y ai une bonne vieille famine digne du XVIIIe, que ferait tout ce monde ? N’ayant aucune terre cultivable, aucune bête à abattre, je ne pense pas qu’ils iraient très loin bien que, je vous l’accorde, l’idée d’une pénurie de toutes les denrées alimentaires est pour l’instant du domaine du lointain. Quoique certains affirment le contraire. Quand même…l’idée d’autarcie, au minimum alimentaire et au mieux totale, n’est-elle tout de même pas plus sécuritaire ? J’ai fait un petit sondage autour de moi et une personne (merci pôpa !! :D) m’a donnée une réponse plutôt convaincante à ma question : mais pourquoi la société ne réalise-t-elle pas que chaque individu devrait plus se prendre en charge lui-même pour sa propre stabilité ? Ca demande beaucoup de travail. Certes, mais encore ? Il y a beaucoup de gens à notre époque qui travaillent inutilement sur beaucoup de choses ; prenons par exemple une simple pomme bio du pays dans un échoppe d’un grand magasin. Il y a, hormis les gens utiles (cultivateurs), tout ceux qui ont travaillé sur les lois définissant une culture biologique, ceux ont créé l’étiquette, ceux qui l’ont emballée, le ou les camionneur(s) qui l’a/ont emportée direction le centre commercial … tout une troupe qui n’aurait plus qu’à se tourner les pouces si personne n’achetait la pomme en question, préférant s’occuper d’un pommier fraîchement mis en terre dans le coin du jardin. La société a besoin d’occuper tout ce monde, elle ne va donc pas prôner l’autarcie.

En parlant d’autarcie, cela fait un petit moment que
je m’y intéresse. Non seulement à l’autarcie alimentaire, mais aussi énergétique. Et comme tout commencement dans de nouveaux horizons, des lectures s’imposaient ! Non seulement les sites Internet, mais aussi les livres bien sûr. Un en particulier a retenu mon attention car il survolait un peu tout ce qu’il y a à faire lorsqu’on souhaite être autonome, sans trop approfondir, allant des panneaux solaires à l’élevage ainsi que quelques astuces de conservation: « Vivre Bio », d’A. et G. Bridgewater. C’est un bon livre qui pose de vraies questions, malgré un petit manque de « vraie théorie » ; il faut, pour en savoir plus, consulter d’autres livres.


"Spring V", by Moyrah

L’autarcie alimentaire totale ou partielle nécessite tout d’abord de posséder une terre, plus ou moins grande il en va de soi. Même les citadins peuvent le faire ! Il existe, certes à peu d’endroits, des petites parcelles à louer. Parfois même, certains appartements contiennent dans leur bail un petit terrain dans un parc adjacent. Vous n’en avez pas, dans ce cas allez râler auprès de votre commune pour qu’elle soit plus verte. Je vous en remercie d’avance. :) J’ajoute que vous pouvez, dans les cas extrêmes, transformer votre balcon en agréable paradis de verdure, de nombreuses solutions sont possibles. Il y a toutefois un dilemme : jamais vous ne pourrez être totalement autonomes si vous ne consacrez pas toute votre semaine, abandonnant ainsi votre travail actuel, pour cultiver vos champs. De plus, à moins d’être une véritable communauté écologique, je doute que vous puissiez produire les graines nécessaires à l’alimentation des animaux de vos élevages. Ensuite, il faut apprendre à cultiver, pour ne pas « se louper » et ainsi gâcher votre projet de manger dans les mois à venir. Et là, expérience faite, je vous assure que c’est la partie la plus compliquée. Et encore faut-il avoir la main verte pour les semis…mais bon, un excellent guide devrait vous sauver la vie, ou du moins celles de vos plantes. Je vous conseille le Guide Clause ; celui que je possède appartenait à mon arrière-grand-mère, mais j’ai vérifié, il existe toujours, en version re-éditée (et pensez aux antiquaires de livres, vive le recyclage !). Le mieux est, bien entendu, de cultiver « bio ». Pour notre planète, pour notre santé, pour nos vies, je pense sincèrement que les produits chimiques sont aberrants, forcer la nature n’étant de loin pas la solution contre les doryphores, les limaces et toute la petite bande grouillante d’ailleurs très utile à notre jardin. Là encore, renseignez-vous ! Et si les petites bouteilles colorées disposées en rang d’oignons sur une étagère vous manquent, je vous conseille les engrais fermentés maison.

L’autarcie énergétique quant à elle demande beaucoup moins de soin une fois les choses mises en place mais beaucoup d’argent.
Il y a une multitude de solutions : l’installation de cellules photovoltaïques, d’un réservoir de stockage d’eau de pluie ou d’une source, création d’un mur Trombe, … tout ceci ne demande que de la place et des moyens. Attention toutefois aux autorisations communales/cantonales !! Toutes ces démarches demandent beaucoup de patience.

Pour conclure, d’après mes observations, si une majorité adoptait un mode de vie plus ou moins autonome, il serait plus facile de l’être. Qu’une communauté partage un cheval de trait, des vaches et des champs, rendrait un vie confortable à tout ses membres qui, chacun de leur côté, ne pourraient assumer seuls toutes ces infrastructures.
Mais que faire des villes ? Les gens aiment s’entasser depuis la RI. Voici une citation…très juste, selon moi.

« Celui qui croit qu’une croissance exponentielle peut continuer indéfiniment dans un monde fini, est un fou… ou un économiste. »
Kenneth Boulding

Nous sommes trop nombreux à ne rien savoir réellement faire de nos mains. De plus, certains pourraient-ils supporter une vie sans climatisation ni magasins branchés ? Et supporter l’atroce vision d’un ver de terre barbotant avec bonheur au milieu des salades des prochains repas?

dimanche 5 avril 2009

Mangez des fraises!

Des fraises, oui mais d'ici!
Je comprends bien que les fraises qu'on nous met sous le nez à la fin d'un rude hiver, nous fassent saliver, mais il y a un problème : leur provenance.
L'Espagne, mmmh quel beau pays où il fait chaud, tellement chaud que les fraises poussent en hiver? Je ne vais pas vous prendre pour des idiots, pas besoin de vous dire que ce n'est pas naturel, qu'ils utilisent des tonnes de plastique pour les mettre sous serre, qu'elles reçoivent plus d'engrais et de pesticides que d'eau et que ça ne fait pas que du bien aux fraises et à l'environnement.
L'aspect social des récoltes (les saisonniers sous-payés, etc...) est non-négligeable, mais pour une fois voyons surtout les méfaits sur la nature. Déjà le CO2 que rejettent les plus de 16'000 véhicules qui transportent la marchandise de la chaude Andalousie jusqu'à nos froides contrées, ensuite tout le plastique utilisé pour empêcher les mauvaises herbes de s'installer auprès des plantes, et pour construire ces serres qui gâchent le paysage en plus d'être abandonné ou brûlé après la saison de récolte. Le pire à mes yeux étant les décharges qui se forment juste à côté des cultures : un amas de plastique et de bidons encore à moitié pleins de produits chimiques pas très bon pour la terre sur laquelle elles s'écoulent.
Alors si après tout ça vous avez encore une violente envie de fraises je vous en prie, mangez, ou attendez qu'elles poussent dans votre jardin, ça donne tellement plus de satisfaction!