jeudi 27 août 2009

Des fleurs de pommier automnales

Vous rappelez vous de la grêle qui a sévit le mois de juillet dernier dans notre région?




Et bien sachez que les arbres fruitiers en ont été si bouleversés que cet automne, une grande quantité d'entre eux ont décidé de refaire des fleurs! Si, je vous l'assure, c'est un écho que j'ai eu hier en rentrant à la maison. Les spécialistes préconisent d'ailleurs de couper immédiatement toute fleur qui aurait la mauvaise idée de sortir maintenant. Pourquoi? Premièrement, les fruits formés de résisteraient pas à l'hiver et n'auraient d'ailleurs pas le temps d'arriver à maturité. Deuxièmement, toute fleur formée à cette période où nous sommes maintenant représenterait une fleur de moins au printemps prochain sur les arbres concernés. Donc, en plus d'avoir eu beaucoup de fruits victimes du carnage de cet été, les producteurs et les particuliers auront des productions moindre l'année prochaine.
Voilà voilà... à quand une révolution des affamés où tout le monde planterait des patates et serait contaminé au seigle? :D

Baisse de la consommation d'eau, conséquences


« Depuis le début des années 1980, la consommation d’eau baisse dans l’ensemble des pays d’Europe occidentale. En France, la société Lyonnaise des eaux, par la voix de son délégué à l’environnement, annonce en 2008 une baisse de la consommation de 1 à 2% par an. L’ensemble de la consommation de la Suisse en moyenne par jour, tenant compte des usages industriels et ménagers, équivalait à 500 litres par habitant en 1981, et elle a passé à 400 litres en 200. A elle seule la consommation des ménages a diminué de 20 litres, passant de 180 à 160 litres par habitant et par jour (SSIG, 2008). S’y ajoute le processus de désindustrialisation, facteur primordial de la baisse. C’est en Allemagne que cette tendance pose le plus de problèmes, dans les agglomérations urbaines en décroissance industrielles et démographique –ce que les Anglo-Saxons appellent shrinking cities, les villes qui rétrécissent. La chute de la consommation d’eau potable pose de graves problèmes de maintenance des réseaux (selon une dirigeante de l’Association des industries allemandes de l’énergie et des eaux s’exprimant en 2008 à l’Institut d’urbanisme de Grenoble). Cette évolution affecte particulièrement les nouveaux Länder de l’Est. En effet, les débits plus faibles dans les conduites ralentissent le temps d’écoulement de l’eau et favorisent la prolifération des germes dans l’eau potable, la corrosion est plus rapide et l’efficacité des stations d’épuration est telle que les recettes ne permettent plus de couvrir les coûts. Les hausses sont inacceptables pour les usagers. Les coûts de restructuration du service et de démantèlement des conduites anciennes et surdimensionnées imposent de faire appel à de nouvelles aides publiques. La baisse de la consommation d’eau, bénéfique pour l’environnement, ne touche pas avec la même ampleur les villes suisses, mais les distributeurs se trouvent aussi confrontés à des problèmes de surdimensionnement. La durabilité des systèmes techniques peut poser problème. La tendance risque fort de se prolonger car des économies d’eau doivent être encore réalisées. L’augmentation des prix ne fait qu’accentuer le cycle de baisse de la consommation. »

Géraldine Pflieger, « L’eau des villes, Aux sour
ces des empires municipaux », collection Le Savoir Suisse, Presses polytechniques et universitaires romandes, pp.83-85.
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En tombant à l'instant sur ce passage dans un livre (que je recommande d'ailleurs!), je me suis dite que certes, énormément de gens militaient pour la baisse de la consommation de l'eau, mais que peu de personnes dans le grand public n'ignoraient pas les conséquences. Alors, j'en suis certaine, les petits poissons que se seraient noyés en amont de la Sarine dans 50 ans nous remercierons un jour, mais en attendant... quel prix êtes-vous prêts à payer pour avoir "l'eau et le gaz à tous les étages"?
Personnellement, je suis totalement pour la baisse de toute matière première qui puisse exister sur la planète, mais je me doute que certains pèseront le pour ou le contre avant de continuer à s'enfoncer. Déjà, les sociétés industrielles responsables des eaux grincent et font grincer des dents leurs consommateurs lors
qu'elles doivent envoyer une lettre type d'augmentation de tarifs (Nous vous avons été fidèles pendant 10 ans, sans augmenter, ou peu, nos prix... mais vous devez comprendre que...). Alors que faire? Risquer d'exclure une partie de la population car les prix sont trop élevés? Ou satisfaire une exigence écologique et pleine de bon sens?



© 2009 Moyrah

Trouver une réponse à ces questions demanderait de connaître tous les paramètres, et d'avoir une grande capacité de jugement sans impliquer ses convictions ou ses bénéfices personnels. Et je doute même qu'il y ai une réponse qui convainc tout le monde. En revanche, je sais que quelqu'un dont la consommation en eau est autonome du système de raccordement ne sera impliquée que très peu dans les conflits à venir. :)
Bon, je vous ramène encore et toujours cette histoire d'autarcie que nous ne parviendrons jamais à obtenir totalement, ou du moins tant que les financements accordés ou les reventes d'électricité ne seront pas plus élevés, ou que nous n'aurons pas gagné à l'EuroMillion. Mais c'est beau de rêver, non? Ca n'apporte, je vous l'accorde, que de belles histoires mais ça donne aussi quelques idées. Saviez-vous qu'en Belgique les permis de construire n'étaient accordé qu'à condition que la construction intègre une citerne de récupération de l'eau de pluie? Remarquez, cela diminue d'autant plus la quantité disponible dans le sol, puisque notre cher Homo cretinus la boit avant qu'elle n'atteigne le sol!
Non, décidément, la question de l'eau est une question trop compliquée, même si je pense que ça vaut la peine qu'on y réfléchisse. A bientôt!

vendredi 21 août 2009

Loup abattu au Val d'Illiez

Bonjour,
Je vous invite fortement à aller lire ce communiqué de ProNatura. Et pour ceux qui n'auraient pas le programme de lecture des documents PDF, en voici le texte principal:

"On peut lire sur le site internet du canton du Valais qu'un loup a été abattu jeudi, dans le Val d’Illiez.

Pro Natura s'indigne qu'il ait fallu, une fois de plus, en arriver à une telle extrémité. La Suisse, dix

ans après la réapparition du loup sur son territoire, n'a toujours pas appris à revivre avec de cet

animal sauvage protégé et à prendre les mesures préventives qui s'imposent. Notre pays réaffirme,

une fois de plus, sa triste réputation de champion d'Europe de l’élimination du loup.

Malgré le tir de l'animal, Pro Natura et le WWF Suisse déposeront un recours contre les trois

autorisations de tir et feront vérifier les décisions prises à l'encontre du loup. Dans le cas du loup du

Val d’Illiez, la vie de l'animal n'a pas pu être sauvée, l'effet suspensif ayant été retiré aux recours.



Davantage d'informations concernant nos différents recours sont à votre disposition sur

http://www.pronatura.ch/content/data/090819_MC_Rekurs%20Wolf.pdf "



Ainsi, un problème récurrent revient plusieurs fois par année hanter les médias: faut-il abattre les loups, ou une partie d'entre-eux qui s'attaqueraient aux troupeaux sur notre territoire?

Ayant peu l'habitude d'être aussi radicale, je dirais immédiatement NON! Pourquoi, alors que les troupeaux ne sont pas surveillés dans les cas où un loup s'en prend à un/des mouton(s) faudrait-il punir le prédateur qui, tout comme l'humain, se sert de mouton comme nourriture?

Je me rappelle en particulier d'une anecdote présentant très bien le problème: une année un berger a été punis après avoir "oublié" son troupeau tout l'hiver dans les hautes montagnes. Tous les ovins sont bien sûr morts. Alors, dans ces conditions, comment peuvent-ils prétendre être attentifs à leurs bêtes? Comment osent-ils nous dire qu'en les lâchant dans les prés tout l'été et qu'en les récupérant en automne ils les surveillent étroitement?

Mais il existe bien heureusement un organisme de soutien qui propose aux bergers de les initier au gardiennage des troupeaux par les chiens (collies, bergers des pyrénées, ...). Et disons les choses franchement, pourquoi abattre une bête qui a faim pour simplifier la vie d'humains flemmards?





P.S.: un certain quiproquo pourrait apparaître; je n'accuse de loin pas tous les bergers d'être inattentifs. Et nous avons nous-mêmes des moutons à garder pendant l'été, je sais qu'on ne peut avoir 24/24 heures un oeil dessus. En revanche, certaines les laissent "au garage" dans les prés sans leur rendre visite de tout l'été, pensant les récupérer intacts à l'automne. Et ceci est intolérable.


Liens


- Evaluation de l'estivage ovin en fonction du retour du loup, un pdf d'une qualité remarquable à lire absolument pour tous les intéressés du système! Un extrait exprimant le fond de mon article:


Pour s’adapter à la présence des grands prédateurs, du loup en particulier, c’est-à-dire pour éviter des dégâts supplémentaires, il faudrait que tous les troupeaux de moutons à l’estivage soient gardés par un berger.


- Le retour du loup en Suisse, une excellente brochure éditée par ProNatura pour expliquer tous les paramètres du retour du loup en Suisse, ses agissements, les conséquences que sa présence implique et d'autres aspects de son retour.


- Aide aux bergers, un projet du WWF visant à ce que des bénévoles aident tout au long de la saison des bergers à garder leurs troupeaux. Ceux qui y participent ont l'intention de le faire eux au moins (ermffff....), alors aidons-les!


Ce n'est pas en éliminant des inconvénients, en l'occurrence la présence du loup, qu'on résoudra tout nos ennuis. La solution est de retrousser les manches, d'arrêter de se tourner les pouces et de se mettre enfin au boulot!

jeudi 20 août 2009

Dignité des plantes ... les cailloux, c'est pour bientôt?


"La Commission fédérale d'éthique pour la biotechnologie dans le domaine non humain (CENH) s'est penchée sur le respect des plantes au nom de leur valeur morale. Elle a conclu que les végétaux ne devaient pas être traités de façon arbitraire.

Infliger sans raison valable une nuisance à une plante n'est "moralement pas admissible", estime la commission dans un rapport intitulé "La digni

té de la créature dans le règne végétal" présenté lundi à la presse à Berne.

Ainsi, le fait de décapiter une fleur juste pour le plaisir est un acte arbitraire. De même, si on peut couper une salade pour la manger, il est en revanche répréhensible de la prendre pour jouer au football."


Article trouvé sur ce lien


Un écologiste un peu buté se dirait qu'enfin, notre cher Confédération a trouvé la solution pour éviter que les promeneurs arrachent des plantes le long de leur trajet, que d'autres s'assoient sur des parterres de fleurs,... mais a-t-il pensé à l'allure des contrôles et de la nature des punitions? Et à l'absurdité de cette loi?

D'accord, les gens n'ont pas à détruire ou à "torturer" des végétaux sans raison. Mais parce que ça n'a pas de sens, c'est tout! Comme on ne détruit pas les cases postales dans les rues ou les affiches publicitaires. Et comme dirait le vénérable Tolkien, "celui qui détruit une chose pour savoir ce que c'est a quitté le chemin de la raison".




© Moyrah


Les végétariens et les végétaliens ne mangent déjà plus de viande afin de ne pas faire souffrir ou faire vivre dans des conditions terribles des animaux. Je les admire d'ailleurs, car je suis tout à fait incapable, bien que je tente de réduire au maximum les quantités de viande ingérée. Y aura-t-il une nouvelle catégorie de personnes qui ne mangeront plus de plantes et de racines? Et de quoi se nourriront-il, de pierres peut-être? :)

La Révolution Verte était en vacances!

Bonjour à tous!
En effet, comme les gens de passage (car je crois qu'il n'y a manifestement pas d'habitués!!) auraient pu l'avoir remarqué, l'équipe de la Révolution Verte avait les pieds en éventail depuis le mois de juin. Après les examens, qui se sont tous très bien passés pour tout le monde, nous avons donc pour les unes profités des vacances et pour les autres entrepris un job d'été. Et comme on pourrait dire... ça c'est fait! Et la rentrée se profile déjà pour dans moins de deux semaines.

A partir de là je parlerai en mon nom. :)
Certains se demandent peut-être: "Elle donne des conseils potagers depuis plusieurs articles mais applique-t-elle ses principes?" Et oui! Le potager pète le feu, et ceci indépendamment de la sécheresse étonnante de cette semaine, la forêt nous fournit autant de fraises, de framboises et de mûres que nôtre panse peut en contenir, et les poules de l'articles "Des poules s'invitent chez Frodon Sacquet" seront remplacées par des chèvres naines qui ne représentent pas contrairement à leurs amies aviaires un gouffre financier.




Potiron, © Moyrah


Bonne fin d'août à tous et à tout bientôt pour de nouveaux articles!


dimanche 26 avril 2009

Agriculture de proximité

Bonjour à tous ! En ce début de printemps, de retour dans le potager pour cultiver quelque chose de sain en réponse à ce que nous trouvons dans les supermarchés du coin, j’ai décidé de m’intéresser à quelque chose de fantastique : l’agriculture de proximité !
Le principe de base est très simple : des agriculteurs locaux vous livrent mensuellement un panier contenant des choses variées et bio ; il y a en principe le choix entre un panier végétarien ou carné. Et, bien sûr, il y a quelques dérives qui vous proposent par exemple de venir cueillir vous-même les fruits et légumes, un bon moyen pour les citadins de prendre l’air en somme !
Il n’y a, à mon sens, que du positif dans cette démarche : les produits sont locaux (la dépense pour le transport est quasi-nulle, surtout si vous vous approvisionnez dans votre canton), en général soumis à une agriculture biologique, frais et vous bénéficiez en plus d’un contact humain non négligeable avec la terre et ses habitants. Certes, les produits sont parfois un petit peu plus cher que dans le commerce…mais cela n’en vaut-il pas la peine ? De plus, un panier ne pourra pas subvenir à vos besoins pour un mois, vous en viendrez donc tout de même à vous approvisionner dans le commerce : votre budget n’y verra presque rien.
Vous avez décidé de vous lancer ? Voici quelques liens pour vous aider dans cette démarche :

- Liste des initiatives contractuelles d'Uniterre
- http://www.marchepaysan.ch/
- http://www.acpch.ch/
- http://www.bio-fr.ch/
- http://www.lesjardinsduflon.ch/
- http://www.cocagne.ch/

mercredi 15 avril 2009

Des poules s'invitent chez Frodon Sacquet

Depuis plusieurs mois maintenant, nous hésitons à acheter quelques poules pour notre consommation personnelle d’œufs. Certes, c’est une entreprise qui s’avère loin d’être rentable…mais nous pourrons assurer une vie décente à ces petits volatiles et nous aurons une compagnie supplémentaire que celle de deux chats et quelques moutons.

Depuis des mois, je me renseigne sur les différentes constructions possibles, bien décidée à ne pas acheter un poulailler aux prix exorbitants du commerce. Après un démontage plutôt infructueux de vieilles palettes (les morceaux restant nous serviront à autre chose), nous nous sommes tournées vers le torchis.

Technique datant du néolithique, elle utilise des matériaux locaux et recyclables indéfiniment. De quoi plaire à mon âme écologique ! Pour préparer une bonne construction en torchis, amalgame de terre limoneuse (10% à 30% d’argile, environ 10% de sable et près de 60% à 80% de silts qu’il faut filtrer grossièrement), de fibre (paille par exemple) et d’eau, il faut une bonne structure. Celle-ci est composée du squelette du futur bâtiment en grosses poutres définissant le haut des murs, les angles, les contours des portes et des fenêtres. Sur ces poutres seront cloués les bâtons plus petits en rangs serrés, qui serviront d’accroche au torchis. Il y aura ensuite successivement des couches : d’enduit (chaux aérienne, paillettes de lin, terre, sable) de 2 cm environ et de badigeon (chaux aérienne).

Mais nous avons eu un petit doute…comment une structure faite à base d’eau pourrait tenir des années (que dis-je, des siècles ! :) ) quand l’eau remonterait par capillarité ? Pour remédier à ce problème, nous pensons commencer notre construction avec un petit muret de presque un mètre de pierres locales.

Tout ce petit plan roulait tranquillement de la bosse jusqu’au jour où ma mère me demande « d’intégrer le bâtiment au paysage ». Elle ne voulait pas d’une structure dépassant de son jardin déjà fortement accidenté. Mon esprit imaginatif s’est tout de suite tourné vers les superbes illustrations de John Howe sur la Comté du Seigneur des Anneaux. Cherchant par tous les moyens à construire une structure semblable, je pense avoir trouvé une solution, à l’aide de la superbe demeure de Simon Dale.

Croquis réalisé à la va-vite

1: perchoir
2: pondoirs
3: toit végétal. Structure depuis l'intérieur: bâche-paille-bâche-terre-herbe
4: porte
5: mur de fond réalisé comme le toit: bâche-paille-bâche


Tout ceci n'est bien sûr qu'un avant-projet. Rien n'est sûr quant à sa réalisation...mais c'est en tout cas un bon moyen de masquer une structure petite comme un poulailler (~2m*1m). Écologique, quasiment gratuite.

Lien utiles:
- A Low Impact Woodland Home, oeuvres superbes. Jetez un coup d'oeil dans "Similar buildings", ça en vaut le détour
- Manuel scolaire sur le torchis, explications de base très claires.
- Tiez Breiz, association de réhabilitation de demeure ancienne. Ses fiches techniques sont précieuses!
- LA référence absolue en matière de...poulailler. A noter que je songe également à utiliser la même technique sortie tout droit du Moyen-Âge pour la clôture.